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J’ai connu, comme tout un chacun, quelques « ratages » mémorables, dont je me serais volontiers dispensée sur le coup, mais qui ont été des leçons utiles et pas seulement d’humilité. J’ai, depuis, appris que la meilleure façon de faire plaisir à ses invités c’est de préparer pour eux des plats que l’on maîtrise.

Ce blog mettra à disposition des visiteurs mon « fonds de roulement » de recettes. C’est une cuisine familiale, une cuisine bourgeoise. Des nombreuses recettes sont « héritées » de mes amis et relations, d’autres sont des mises au point à partir de celles proposées pour un même plat dans différents livres de cuisine. Quant aux premières, je ne manque jamais de demander, noter et essayer les plats qui m’ont séduite et il est rare que celui ou celle qui a fait l’effort de préparer à votre intention une de ses spécialités refuse de livrer ses secrets. Cela fait une mosaïque de plats qui finissent par enrichir votre livre de cuisine et vous fait vous remémorer, chaque fois que vous le préparez, celui ou celle à qui vous le devez. Les secondes résultent souvent de l’envie de reproduire un plat dégusté au restaurant.

Pour avoir envie de faire une recette il faut, d’emblée, avoir une idée du travail à faire. Là où cela semble utile, j’essaierai de faire une synthèse pour en faciliter l’approche. Il sera utile également de préciser ce qui peut être déterminant pour la réussir et son applicabilité dans un autre contexte. Car, si la cuisine est, pour certains, de la créativité, de l’inventivité, ce qui fait le succès d’un plat c’est la maîtrise d’une méthode, d’un principe.

Et la créativité ? Eh bien, laissons-la aux chefs. Leurs années de formation et d’apprentissage, à l’ombre de plus savants qu’eux, leur ont permis de comprendre et maîtriser la technique, d’acquérir le tour de main. Ce n’est qu’une fois les fondamentaux acquis, qu’ils peuvent se permettre de laisser libre cours à leur inventivité.

Je ne crois pas à la cuisine intuitive. Si, parfois, elle donne des résultats intéressants, l’improvisation est mauvaise conseillère. Et vos invités sont trop bien élevés pour vous dire quand vous avez raté votre « invention ». La bonne cuisine exige la connaissance de certains principes de base, de la rigueur et de la pratique. Ces mêmes principes pourront être appliqués pour varier ses préparations presque à l’infini.

Il faut ainsi comprendre les rôles respectifs des ingrédients dans votre préparation et savoir user à bon escient de ceux qui servent à diluer, à lier, à alléger, etc.

À vos fourneaux !

samedi 16 mars 2013

BLANQUETTE DE VEAU A L'ANCIENNE

La blanquette est un plat des plus gratifiants et des plus faciles à réaliser. Un avantage – considérable – est celui de pouvoir être préparé à l’avance. C’est, de plus, un plat léger (davantage, en tout cas qu’une daube ou un pot-au-feu). Il faut combiner différents types de viande, certains convives n’appréciant pas le tendron, d’autres trouvant trop sèche la poitrine. Un tiers d’épaule, un tiers de poitrine et un tiers de tendron assureront un bon équilibre. Elle peut être réchauffée en évitant de refaire bouillir une fois que la crème aura été incorporée, à la fin de la recette.
La même recette avec de l’agneau ou du poulet est également excellente. La cuisson du poulet sera moins longue.
 

Pour 6 personnes :


Ingrédients :

  • 1 kg 500 environ de poitrine, épaule et tendron de veau coupés en morceaux,
  • 1 oignon piqué d’un clou de girofle,
  • 4 carottes en rondelles,
  • 1 bouquet garni, 
  • 1 cuillerée à soupe de sel.

Pour la sauce :


  • 40 g de beurre,
  • 30 g de farine,
  • 8 cl de bouillon de cuisson,
  • 2 jaunes d’œufs,
  • 1 petit pot de crème fraîche,
  • 500 g de champignons,
  • 1 jus de citron,
  • Sel, poivre
Mettre la viande dans un faitout avec le sel, couvrir d’eau froide et amener lentement à ébullition. Écumer au fur et à mesure en ajoutant à chaque fois une cuillerée à soupe d’eau froide (ce qui provoquera la formation d’écume). Au bout de 20 minutes environ, ajouter les carottes et l’oignon. Maintenir à petits bouillons entre 50 min. /1 heure, casserole à demi couverte. Égoutter les morceaux de viande et réserver dans un plat couvert. Faire réduire le bouillon pour qu’il en reste autour de 1/3 de litre. Le passer au chinois et le réserver.

Préparer les champignons : les laver, les éplucher, les couper en quartiers et les citronner.


Dans le fait-tout où a cuit la viande, préparer un roux avec le beurre et la farine : faire fondre le beurre, verser la farine en pluie et mouiller peu à peu avec le bouillon en mélangeant bien. Laisser bouillir doucement quelques minutes puis remettre les morceaux de viande et les champignons. Je rajoute les carottes qui, confites, apportent un plus. À ce stade, poursuivre la cuisson – casserole demi-couverte toujours- environ 30’.


Au terme de ce temps, délayer dans un grand bol les jaunes d’œufs avec la crème fraîche. Incorporer peu à peu à cette préparation quelques cuillerées à soupe de la sauce dans la casserole, mélanger puis assembler avec la viande. Chau
ffer quelques instants en évitant l’ébullition. Vérifier l’assaisonnement et servir avec du riz.
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C’est une longue histoire, mais je vais essayer de faire court. Jeune étudiante, je louais une chambre de bonne dans un immeuble dont les propriétaires étaient des anciens restaurateurs. Ouverts, accueillants, ils ont été pour moi une sorte de passerelle vers la langue de Molière - dont à l’époque je ne parlais pas un mot - et la cuisine française (que je connaissais uniquement au travers des restaurants.

 Mme D., était une femme vive, chaleureuse, aimant la vie et aimant bien manger. Je m’arrêtais souvent prendre le thé avec elle. À l’occasion, je me trouvais à sa table et c’était fête. Un des plats dont je garde un souvenir inoubliable, c’était sa blanquette de veau : une viande fondante, une sauce onctueuse et délicatement relevée par les champignons. Elle la faisait si bien qu’il m’est arrivé, devant rendre une invitation, de lui demander de la préparer et me permettre de recevoir des amis chez elle. Cela va sans dire que le succès était total. J’ai mis longtemps à retrouver, à l’aide de manuels et autres livres de cuisine, la blanquette de Mme D.  que je prépare toujours avec émotion.

À l’époque, la blanquette avait ses lettres de noblesse et de nombreux restaurateurs l’affichaient à leur menu. Je n’en ai jamais goutté d’aussi bonne que celle que préparait Mme D., mais je me souviens de ce que me disait cet ami américain venu vivre à Paris. Il m’expliquait que ce qu’il trouvait de fascinant dans ce pays c’était que, bien que s’agissant du même plat, la blanquette que l’on pouvait manger dans un bistrot de Denfert-Rochereau n’avait rien à voir avec celle que l’on trouvait de côté de Montparnasse et, si on la demandait chez un troisième restaurateur, elle serait encore différente. Chacun avait sa propre idée de la recette et la faisait à sa façon. Alors que, disait-il, aux USA, le plat que l’on commande à New York, sera strictement le même, aura le même goût, sera identique à celui que l’on mangera à Houston, Vegas ou San Francisco… 

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